Le 50e anniversaire des premiers pas sur la Lune célébré au campus MIL

En bref | Le campus MIL a ouvert ses portes au grand public dimanche pour souligner les premiers pas sur la Lune, réalisés il y a 50 ans.

 

Des familles curieuses, des gens du quartier et des amateurs d’astronomie étaient réunis le dimanche 21 juillet en après-midi pour découvrir le campus MIL de l’UdeM et participer à différentes activités à l’occasion du 50e anniversaire des premiers pas sur la Lune.

L’événement a réuni plusieurs centaines de personnes. Parmi eux, des visiteurs des alentours qui s’étaient déplacés par simple curiosité. Comme Martha, venue voir les kiosques avec ses trois enfants âgés de 4 ans, 2 ans et 1 an. «Ma fille a pu dessiner, elle adore ça et, en plus, elle a eu des collants avec des fusées», raconte-t-elle.

Sa fille s’était arrêtée notamment au kiosque du comité Diversité Physique où les responsables donnaient de l’information sur les femmes astronautes et demandaient aux jeunes visiteurs de dessiner des astronautes.

«Nous avons aussi eu quelques extraterrestres», dit en riant l’une des animatrices.

L’événement a aussi attiré de vrais amateurs. «Mon fils, Adam, est autiste. Il est accro à l’astronomie et il veut devenir astronaute», explique la maman venue de Laval pour l’occasion. Tout en découvrant quelques salles de la bibliothèque du Complexe des sciences du campus MIL, il a pu regarder des projections d’images d’archives, une exposition de cartes de la Lune et vivre une expérience immersive lunaire.

Les premiers pas sur la Lune

Sous le grand chapiteau, l’animateur Yanick Villedieu a reçu différents invités.

Olivier Hernandez, directeur du Planétarium Rio Tinto Alcan, a donné un aperçu de l’ampleur des avancées technologiques qu’a nécessité l’envoi de «trois personnes sur le plus gros pétard que l’homme n’ait jamais construit» et qui ait fonctionné.

Cette fusée, Saturn V, mesurait 111 mètres de haut. Le voyage a permis de mieux connaître le système Terre-Lune et de mesurer la distance qui les sépare, puis de prélever des roches lunaires afin d’en apprendre davantage sur la géologie lunaire.

Premier événement à être diffusé en direct à la télévision dans le monde avec plus de 600 millions de téléspectateurs, les premiers pas sur la Lune ont été tout un spectacle. Mais, un spectacle qui a bien failli ne pas avoir lieu. C’est ce qu’est venu raconter Carl Leblanc, diplômé de l’UdeM et réalisateur de la série documentaire La boîte noire qui raconte les grands moments de l’histoire au petit écran.

«La NASA ne voulait pas perdre de temps avec la diffusion d’images et elle s’en faisait aussi avec le poids que les caméras ajouteraient à la mission», a-t-il expliqué.

Le professeur au Département d’histoire, Samir Saul, a rappelé que, en pleine guerre froide, alors que les Russes avaient lancé le satellite Spoutnik et envoyé le premier homme en orbite, la mission sur la Lune était d’abord politique et militaire. Et ce serait d’ailleurs le président des États-Unis, John F. Kennedy, qui aurait ordonné à la NASA de prévoir une transmission en direct pour cette mission nommée Apollo 11.

«Et s’ils ne revenaient pas? Cet argument aurait été déterminant dans la décision, ajoute Carl Leblanc. Cela aurait signifié qu’aucune image ne serait revenue si on n’avait pas de transmission en direct.»

Lorsque la Lune inspire l’art

S’il n’était pas encore né lors de la mission Apollo 11, l’artiste multidisciplinaire Patrick Bernatchez a été inspiré par la Lune dans l’œuvre qu’il a créée en remportant le concours d’art public de la Ville de Montréal pour le site du campus MIL. Intitulée 29 • 53, elle réfère au nombre moyen de jours qui séparent deux nouvelles lunes.

L’artiste, venu parler de sa démarche, s’était souvenu d’un vieux fait divers qui mentionnait qu’un homme s’était déclaré propriétaire de la Lune. Il a découvert par la suite que des entreprises vendaient des droits qui permettent de réclamer la propriété d’un terrain sur la Lune. Cette histoire a lancé chez Patrick Bernatchez toute une réflexion sur l’appropriation territoriale.

Il a lié cette idée à l’espace «assez circonscrit» accordé à l’œuvre – qu’il a conçu en hauteur – sur cette ancienne gare de triage du Canadien Pacifique qui était jusqu’à tout récemment un espace inaccessible à la population, en plein cœur de la ville.

La proximité du mont Royal lui a aussi donné l’idée qu’on puisse grimper sur l’œuvre alors que, généralement, les concepts en art public font tout pour l’éviter.

«Ce sera la première œuvre d’art public qu’on pourra grimper», a affirmé celui qui est maintenant rendu à l’étape de la construction de l’œuvre.

À la recherche de la vie extraterrestre

Un demi-siècle après les premiers pas sur la Lune, on peut rêver de nouvelles avancées en astronomie. Les Canadiens s’impliquent d’ailleurs dans différents grands projets internationaux, comme la construction du télescope de 30 mètres et du Square Kilometre Array. C’est ce qu’est venue expliquer Nathalie Ouellette, astrophysicienne et coordonnatrice à l’Institut de recherche sur les exoplanètes (iREx).

Le Canada a d’ailleurs un grand rôle à jouer dans la réalisation du télescope James-Webb, un projet de 10 milliards de dollars, qui devrait être envoyé dans l’espace en 2021.

«C’est la machine la plus complexe en cours de construction par l’humanité, avec l’accélérateur de particules du CERN», a affirmé René Doyon, directeur de l’iREx et chercheur principal de NIRISS, l’un des quatre instruments scientifiques du télescope spatial James-Webb.

Ses objectifs? Comprendre comment les premières galaxies se sont allumées et chercher de la vie à l’extérieur du système solaire.

René Doyon croit d’ailleurs que grâce aux nouvelles technologies, on devrait trouver des traces de vie ailleurs dans un horizon de 10 ou 20 ans.

«Je ne peux pas imaginer que la vie se passe seulement ici», a-t-il affirmé.

Reste à voir si la découverte de vie extraterrestre donnera un aussi bon spectacle à l’humanité que les premiers pas sur la Lune!

 

Texte : Martine Letarte

 

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